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La
Qualité Environnementale d'une réalisation est son aptitude
à satisfaire aux exigences de confort, de santé, de qualité
de vie et à préserver les ressources naturelles. Aptitude
qu'elle acquiert en intégrant la qualité environnementale
à chaque étape de son existence : programmation,
conception, réalisation, usage... puis éventuellement
réhabilitation, rénovation, démolition. (Ministère
du Logement, 1996)
La
Haute Qualité Environnementale est avant tout un terme générique
qui permet de réunir des partenaires très différents
et complémentaires autour d'un concept mobilisateur.
Que
cela soit au moment de la conception, de la réalisation ou de
la maintenance des ouvrages, la Haute Qualité Environnementale
vise à répondre à toute une série de préoccupations.
Elle intègre à la fois les aspects architecturaux et les
questions d'acoustique, de thermique ou de flux. Elle pose le problème
du coût de fonctionnement, de l'énergie utilisée
pour le chauffage notamment, et de l'utilisation de certains matériaux
qui peut se révéler dommageable pour la santé.
Une
exigence sociale
La
démarche H.Q.E. revêt un caractère technique indéniable.
Mais elle s'inscrit aussi fondamentalement dans le champ social à
travers :
-
sa
dimension d'usage : un bâtiment n'est pas principalement un
acte esthétique ou un défi technologique, c'est un endroit
à vivre. Nous passons 80% de notre temps à l'intérieur.
Il faut faire de sorte que les lieux où nous vivons, où
nous travaillons,où se déroulent nos loisirs, soient
des lieux agréables et sains répondant aux besoins d'usage
et de confort. Cela implique des choix réfléchis quant
à la qualité du site (problèmes des sous-sols
pollués par exemple), à l'orientation, aux matériaux
de construction, à l'aménagement intérieur...
-
la
mobilisation des savoir-faire professionnels, le respect des compagnons,
du travail bien fait, la formation professionnelle, etc... sont des
aspects essentiels de l'édification du cadre bâti.
Un
enjeu économique : le développement durable du cadre bâti
La
société de l'après guerre a misé sur un
développement quantitatif où les calculs économiques
n'intégraient ni le coût réel des matières
premières non renouvelables souvent disponibles presque gratuitement,
ni la valeur patrimoniale des paysages et des constructions, ni les
conséquences sanitaires (maladies psychiques et physiques) ou
sociales (violences urbaines,...) de choix architecturaux ou urbanistiques
inconséquents. Les problèmes induits par la non-prise
en compte de l'environnement étaient externalisés, c'est-à-dire
transférés vers la société. A elle de prendre
en charge les frais de santé, les réparations, les réhabilitations.
Or,
cette mentalité est maintenant considérée comme
inacceptable. La conscience écologique est devenue un élément
central de notre société. Il s'agit d'internaliser les
coûts sociaux et environnementaux et d'appréhender l'environnement
dans une approche pro-active. L'environnement, ce n'est plus une donnée
qui apparaît quand on le détruit mais un élément
stratégique en amont.
La
prise en compte de l'environnement s'est en grande partie réalisée
grâce à la mobilisation sociale. Une démarche H.Q.E.
ne peut se concevoir en écartant cette dimension. Associer les
futurs utilisateurs quand ils sont connus, les habitants du quartier
où le bâtiment se situe, les corps de métier et
les compagnons pendant le chantier, les usagers, ... s'impose.
Une
démarche H.Q.E. implique aussi une vision prospective : le bâti
qu'on ne peut pas assumer (utiliser, entretenir, faire évoluer)
est inacceptable. Construire sans songer à économiser
les ressources non renouvelables, en amont, ou sans connaître
la destination des matériaux après leur vie n'est plus
envisageable.
Au-delà
des aspects techniques, c'est donc bien une révolution culturelle
qui est engagée.
En France, la volonté publique de construire des
bâtiments ayant une qualité environnementale satisfaisante
est apparue début des années 90. En
1996 a été créée l'association HQE.
(Liste
des membres.) L'engagement du travail
d'amélioration de la Qualité Environnementale (QE)
des bâtiments, principalement sous l'impulsion
du PCA (plan construction et architecture), s'est fait selon trois idées
simples :
- créer, pour engager le travail d'amélioration de la
QE des bâtiments, un partenariat entre des environnementalistes,
habitués à l'évaluation de la QE des produits et
des projets mais méconnaissant le secteur du bâtiment,
et des professionnels du bâtiment, habitués à la
modélisation des différents aspects de la qualité
des bâtiments mais méconnaissant ce que peut être
la QE.
- mener en parallèle, pour avoir une démarche réaliste,
un travail sur les outils d'aide à l'amélioration de la
QE des bâtiments et un travail d'expérimentation de bâtiments
à Haute Qualité Environnementale.
- concentrer l'effort de sensibilisation à la QE des bâtiments
sur la maîtrise d'ouvrage.
Actuellement,
sur la base des réalisations de bâtiments à HQE
en France, on identifie 14 cibles de la qualité environnementale
des bâtiments :
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